Arachno-conte de Noël

Publié le 21 Décembre 2019

Je ne sais pas vous, mais moi, je déteste les araignées. C'est une phobie. Leur vue m'est insupportable, alors je crie et deviens complètement ridicule dans un accès de folie. C'est ancré en moi. J'ai essayé de surmonter cette peur, mais en vain. De plus, j'y associe une sorte de dicton populaire. Quand j'en vois une le matin, elle devient chagrin. Passée l'heure de midi, elle devient du soir et donc espoir. Je me suis mis en tête de sauver celle d'après le repas, en me disant qu'elle est porteuse d'une bonne nouvelle, alors que celle du matin, je l'écrase sans pitié. 

Bref, un matin, il y a quelques jours, j'ai croisé une petite araignée dans ma chambre. Noire avec des points blancs. Plus petite qu'un confetti. Dans un moment de faiblesse, j'ai dérogé à mon principe et ne l'ai pas écrasée. Mais je lui en ai fait la remarque à voix haute : "T'as d'la chance, pour cette fois. Ne reviens pas m'embêter sinon la prochaine, tu y passes."

Elle a fait son petit bonhomme de chemin et nous ne nous sommes plus vues. Jusqu'à, avant-hier matin. J'étais en train de sortir de ma douche, et je m'apprêtais à saisir mon peignoir, quand je suis tombée nez à nez avec ma copine l'araignée. Elle était posée sur le col dudit peignoir et s'agitait fébrilement. Cette sorte d'araignée a la capacité de sauter, j'en ai déjà vues s'enfuir ainsi. Le fait de savoir qu'elle pourrait me sauter sur le nez ou la tête m'a rendue folle. Ça a été plus fort que moi, je me suis mise à lui crier dessus en lui reprochant de ne pas respecter notre accord. Ça a donné ça : "Sale ingrate, je t'avais sauvé la vie et voilà comment tu me remercies, en venant me narguer !" me voilà en train de vociférer dans ma salle de bain. J'ai tellement parlé tout près de l'araignée et si fort, qu'elle a carrément arrêté de bouger. Elle est restée une patte en l'air, figée, sans tentative d'évasion. On aurait dit qu'elle m'écoutait, me comprenait et acceptait la réprimande. Cela m'a attendri à un point... surprenant. Je me suis saisie d'un bout de papier et, j'ai fait voyager l'araignée jusqu'à la fenêtre pour la mettre dehors, sans la tuer. 

La morale de cette histoire : Soyez attentifs et le monde vous paraîtra moins effrayant. 

La femme qui savait parler à l'ouïe des araignées.

 

Rédigé par Cathy de Saint Côme

Publié dans #Humeurs

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